jeudi 12 janvier 2012

[Archive : 13 jan 2011] Gisèle, une infatigable têtue aux fourneaux

Portrait

Dans le quartier de la Petite-Sensive, Gisèle Le Pen est la cheville ouvrière des repas du centre socioculturel. Un sacré petit bout de femme. « Une têtue au caractère bien trempé », glisse gentiment François Gendron, le directeur du centre socioculturel de la Petite-Sensive à son sujet. Habitante « depuis quarante ans » d’un pavillon du quartier, elle est « le pilier de la table d’hôte », dixit Laëtitia, actuellement en stage au centre.

Avec sa toque de chef vissée sur son crâne, « cousue par [s]a copine Jocelyne », elle est de toutes les ripailles du quartier. Née dans les fourneaux ? Elle rigole : « Pas du tout ! J’ai été quarante ans ouvrière chez Beghin-Say. J’ai commencé à donner un coup de main au repas auprès d’Olga Chalon [N.D.L.R. organisatrice de repas sociaux à la Petite-Sensive] pendant six ans. Et un jour, François m’a dit : « C’est toi pour la cuisine ! » Alors va pour cette mission en chef parmi les bénévoles. « De toute façon, les autres n’ont pas le temps. J’aime ça et cela me distrait. »

À 75 ans, elle dégage un enthousiasme communicatif. « Une force de la nature », selon François. Elle entend « réveiller le quartier » et peste contre « la télé et les jeux vidéos » qui freinent l’envie de sortir des habitants.

Pourtant, lors de la dernière table d’hôte, ils étaient une bonne quarantaine à se lécher les babines sur un menu « Saveurs du monde ». « Nous avons commencé à six au tout début », se remémore cette Nantaise « pur sucre », pas peu fière d’annoncer qu’elle est « grand-mère de six enfants et dix fois arrière grand-mère ».

À la voir se démener, cette amoureuse « de la cuisine traditionnelle » n’est pas prête de rendre son tablier. D’ailleurs, à cette évocation, elle se marre : « À l’usine, fallait que ça bouge, j’ai même fait des grèves. » Alors, forcément, à la Petite-Sensive, on la voit mal rester les bras croisés.

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